Le décès du cofondateur de Givors(1765) fait bénéficier ses petits-fils Schmid du huitième de sa succession ( dans la succession les revenus notamment de la verrerie givordine).
La première expérience de Melchior Schmid fut la reprise de la verrerie de Souvigny ( département de l'Allier) pour utiliser le charbon extrait de Fins.
Melchior pense substituer la houille au bois, afin de ne plus être dépendant des coupes de bois, de leur coût de plus en plus élevé.
Si l'emploi de la houille ne représente en soi qu'une mutation technologique relativement minime... il induit une évolution qui apparaît après coup comme un premier décollage amorçant une rupture avec un comportement séculaire: abandon de la forêt comme lieu privilégié de la verrerie, concentration des entreprises autour de la houille.
Cela va pousser aussi les maîtres-verriers à se mettre au courant des nouvelles technologies ( régularité et qualité de la chauffe par un mélange judicieux du charbon, élimination des gaz et des impuretés...).
De plus, l'utilisation de la houille va modifier le rythme de travail... si l'approvisionnement de la houille devient plus régulière, le maître-verrier n'est plus assujettie à l'obtention plus ou moins aléatoire des coupes de bois...!
A 20 ans, Melchior Schmid a très vite compris l'intérêt de l'emploi de la houille au lieu du bois.
Une nouvelle société est crée en 1767, dans laquelle entre Melchior Schmid qui intervient comme financeur ( argent pris sur la part de bénéfices héritée de Michel Robichon). Melchior intéressera ses cousins Antoine Guénot et Melchior Graizely, maître-verrier qui le suivra jusqu'à Boucard où il décédera en 1788.
Melchior Schmid rencontre aussi les Mathieu de Noyant, spécialistes de la prospection minière.
Entre temps, le 4 juin 1772, Melchior Schmid achète la charge de Procureur du Roi de BEAUMES-LES-DAMES, charge qu'il revendra moins d'un an après l'avoir acquise.
Melchior est à l'affût de toutes les opportunités qui se présentent à lui : il est très actif, doté d'une grande vivacité intellectuelle et pressé de réaliser au mieux des affaires.
C'est pourquoi il quitte Souvigny en 1779, l'affaire ne lui paraît pas aussi prometteuse qu'il ne l'espérait et part pour Paudex, en Suisse.
Mais l'expérience de Souvigny lui sera profitable; il entre en contact avec le milieu des houillères avec les spécialistes de l'époque, à savoir la famille Mathieu de Noyant et surtout avec Christophe Mathieu qui a acquis en 1759 la seigneurie de Noyant.
Ce Christophe Mathieu a acheté les mines de Fins en 1770, fait de gros travaux et pour le développement de laquelle, il lance une société de 240 actions au capital de 1 050 000 livres !
Il est évident que cet homme à l' " esprit clair, industrieux, ingénieux à créer des organismes nouveaux, lucide et organisateur " et qui ne manque pas de talents financiers a marqué le jeune Melchior : il est devenu un modèle à imiter !