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La Verrerie Sophie : son histoire...
Pour Forbach et sa région, la verrerie a été la première forme d'activité industrielle d'une certaine envergure; elle est dûe à l'intitiative du Comte de Forbach, le Suédois Henning von Stralenheim.
Il existait déjà une verrerie dite ' alte Glashütte' en 1550 et 1600 sur le ban de Petite-Rosselle.Son existence avait été évoquée dans un document datant de 1618 qui précise que les verriers avaient érigé leurs huttes sans autorisation et qu'ils vendaient de la potasse dans le Comté de Nassau ( Sarrebruck). Non loin, une autre verrerie érigée en 1590 au lieudit Glasdell dans la forêt de Guenviller donnera lieu à la naissance du village de Merlebach.
Dès son arrivée à Forbach, le comte Henning comprit très vite qu'il convient de repeupler la région suite à la désertification causée par les guerres ( guerre de Trente Ans 1618-1648) et pour ce faire, compte tenu de la richesse des forêts dans la région, il fallait les exploiter de manière rationnelle: 400 arpents de terre sont donc déboisés à proximité au nord du grand chemin menant de Forbach à Sarrebruck ( actuellement Rue nationale) et 300 magnifiques chênes tombent sous la cognée des bûcherons nous apprend Raymond Engelbreit dans son ouvrage '
'Une halle de verrerie est érigée en 1718 à l'endroit de l'actuel carrefour des Ecoles, rue Saint Roch( Le Comte construira cette verrerie en l'honneur de sa seconde épouse Sophie ).Le 18 avril 1718, trente "jours" de terre étaient ascencés pour la construction de la verrerie. En août 1721, la verrerie " Sophie" était affermée par le Comte de Stralenheim au verrier Joseph Greiner.
Les artisans de la place sont abondamment pourvus en bois: charrons, tonneliers et tanneurs notamment.Les coffres du comte se remplissent.La vente de la 'Pott-Asche' augmente encore ses gains et suscite des vocations de potassiers, entraînant du même coup des abus, des amendes et des procès. Les méfaits et les procès s'accumulent, les dégâts à la forêt également.
Parmi ceux qui profitent, il semblerait que Jean Nicolas Houchard, aubergiste à ' l'Aigle d'or', soit l'un des plus efficaces puisqu'il finit par devenir co-propriétaire de la verrerie en avançant de l'argent à des taux usuraires aux maîtres-verriers et en fabriquant lui-même de la potasse dans la cour de son auberge
Les doléances contre Henning von Stralenheim ne tardent pas à s'élever. Les catholiques de la région se méfient de lui, sachant qu'il a fait beaucoup de choses pour l'église réformée luthérienne, en Silésie notamment.
Et les habitants du Comté se plaignent auprès du Duc de Lorraine en arguant que le Suédois ' veut les traiter comme des esclaves' en imposant de nouvelles redevances et en augmentant les anciennes.On l'accuse de vouloir détruire la forêt.On se méfie des nouveaux arrivants, les verriers ' ces vagabonds de différentes sectes attirés par le Baron'.
Le Duc de lorraine ordonne une enquête et fait effectuer en 1724 un recensement pour expulser les 'anabaptistes et autres personnes de pareilles sectes' sous peine de châtiments corporels.Et c'est ainsi qu'est partie la famille Eisenhauer, ménnonite, avec son enfant Johan Peter, né le 15 mars 1722 à Verrerie-Sophie, l'ancêtre du général et président des Etats-Unis Dwight Eisenhower.
La production de
A la mort de Henning von Stralenheim en 1731, son épouse Sophie aura bien des soucis pour entamer une seconde période d'exploitation de la verrerie. De surcroît, elle sera expropriée en 1751 et se retirera avec ses enfants à Ditschviller; elle décèdera le 10 décembre 1756. '( extraits du mensuel 'Vivre à Forbach' mars 1996 )
C'est dans ce contexte pour une troisième et ultime période d'exploitation que nos 'ombrageux' verriers hercyniens Schmid viendront s'illustrer dans la région et par la suite leurs descendants directs .