Epilogue

Musée de la Loire ( Cosne-sur-Loire)

Claude-Nicole Gleize, veuve de Melchior Schmid, reprend avec ses fils, Samuel-Joseph, Pierre-Joseph et Alexandre-Joseph la direction de la verrerie de Fours. Elle laisse Boucard au directeur François Piéton.

La veuve Schmid et son fils-aîné semblent avoir hérité du talent et des qualités de Melchior, restent à la tête de la manufacture dont la prospérité s'accroit toujours sous leur habile direction.

Les ouvriers perfectionneront encore les procédés de fabrication et, dans aucune verrerie, la fonte du verre ne se fait même aussi rapidement.

Mais la prospérité de l'usine n'est pas sans exciter bien des jalousies ! Les marchands de bois, en particulier, qui voudraient réserver, pour eux seuls, les bénéfices de la production forestière du pays.Ainsi les ennemis de Mme Schmid lui reprochent également d'accueillir trop facilement des ouvriers étrangers au pays ! Mais la veuve de Melchior a du répondant et leur adresse un éloquent plaidoyer dans les termes suivants:

 ' Ne sont-ils pas Français; à ce titre ne sont-ils pas nos frères ? ont-ils moins de droit à la protection, à la bienfaisance générale accordée à tous les individus de la grande famille dont ils sont les enfants? Ils consomment les denrées du pays,ajoutera-t-on peut-être encore! Et dans cette pénurie de subsistances qui a désolé le canton, ils n'ont pas peu contribué à l'augmenter...Egoïstes impitoyables, quand tout le monde a souffert de la disette générale, vous auriez donc voulu être les seuls que le mal commun n'aurait pas atteint ? Fédéralistes intéressés, vous auriez donc voulu faire votre patrie de votre petit coin ? L'unité et l'indivisibilité de la République seraient donc pour vous un vain mot ? Contents de l'afficher sur vos portes, vous n'en auriez pas gravé dans vos coeurs le sentiment qui doit vous la faire maintenir ? Mais si, vous qui cultivez, vous avez souffert cette année d'être obligés de partager le fruit de vos sueurs avec ces ouvriers, vous plaignez-vous de même quand une moisson abondante vous a procuré au-delà de vos besoins ? ' ( Rose-Villequey o.c. p.43) 

Le 22 fructidor an II, elle se remarie avec Claude-Louis Colombot.

Mais la situation n'est pas favorable à l'industrie en général - la période révolutionnaire avec les guerres aux frontières et les soulèvements intérieurs font perdre notamment à l'industrie du verre beaucoup de son importance. Le manque de matières premières, de bois plus ou moins réquisitionné pour d'autres usages, finira par réduire le travail des verriers: les verriers vont connaître le chômage !

Claude-Louis Colombot et son épouse, malgré leur volonté de maintenir l'activité de leurs établissements ne font qu'augmenter leurs dettes. Ils doivent de l'argent partout.

En l'an VI ( 24 septembre 1798) la verrerie de Fours aura vécu.Le 28 brumaire an XIV, la saisie est faite sur les époux Colombot et sur les enfants Schmid.

C'est Mme Paulze d'Ivoy-le-Pré qui fait l'acquisition de la verrerie de Boucard ou du moins ce qu'il en reste pour la somme de 22 000 francs.

En 1822, pour une cause inconnue, la quasi totalité des bâtiments de ce qui restait de la verrerie de Boucard est détruite par un incendie; ( sources D. Lacroix o.c.).

Quant aux propres enfants de Melchior Schmid ainsi que leur descendance, nous n'avons que très peu d'informations sauf s'agissant d'une descendante de Samuel Schmid dénommée Jeanne Césarine Archambault de Montfort qui décéda à Cosne-sur-Loire le 05/05/1948 ( voir ci-après).

Les enfants de Melchior Schmid sont, semble-t-il, au nombre de 6 mais les informations les concernant restent fragmentaires et incomplètes:

1) Samuel-Joseph Schmid :

marié le 21/12/1812 à Fours avec Marie-Louise Guillemain ( fille de J.B. Guillemain avocat à Bellevue-les-Bains)

                                                                        :

                                                         Melchior Schmid, médecin à Noyer

                                                          né en 1813 à Fours

                                                          marié le 29/11/1841 avec Marie-Césarine Perrere

                                                                        :

                                                            Berthe Schmid

                                                            née le 29/11/1842 à Jars

                                                 marié avec Marie-Alexandre Xavier Archambault de Montfort

                                                        ( Inspecteur des Chemins de Fer à Bourges)

                                                             né 06/02/1826

                                                             décédé le 10/01/1892 à Cosne-cours-sur-Loire

                                                                           :

                                                              Jeanne-Césarine Archambault de Montfort

                                                              née 30/12/1866 à Clermont-Ferrand

                                                              décédée 08/05/1948 à Cosne-Cours-sur-Loire

                                                              mariée le 17/09/1894 Maurice Gabé de Champvert

                                                              né le 29/06/1862 à Bar-le-Duc ( Meuse)

                                                                           ( pas de descendance)

2) Jean-Pierre Schmid :

né le 27/01/1776 , marié à Decize an 2, 14 prairial avec Anne Eleonor Ducrest

marié en secondes noces an 6, 22 Vendémiaire à Decize avec Louise françoise Aglaé Truitier

née le 07/01/1783

3) Alexandre Schmid :

marié le 10/09/1792 à Savigny-sur-Coume avec Louise Coquet

fille mineure de Léonard Coquet et Anne La Chaussée

4) Pierre-Joseph Schmid : 

marié le 15/02/1813 avec Jacqueline, Sophie Guillemain

5) Melchior Schmid : 

6) Jeanne,Françoise, Constance Schmid : 

baptisée le 26/07/1782 à Fours.